giá phỏng định :
Estimation : 5 000 - 8 000 €
Date de vente : 09/04/18
Art-Valorem
EMail : info@art-valorem.fr
Tél. : 01 71 20 31 43
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LOT n°120
LOT n°120
au 1er jour du 6e mois de la 5e année Ham-Nghi
(Daté du 3 juillet 1889 selon la traduction de 1890).
L'EMPEREUR HAM NGHI,
LANCE UN APPEL A LA RESISTANCE CONTRE LA FRANCE AVEC L'AIDE DE L'ALLEMAGNE.
Document saisi par les autorités françaises en 1889.
Textes de proclamation calligraphiés sur soie à l'encre noire en sino-vietnamien encadré par un décor peint représentant des éléments de l'anatomie d'un dragon impérial d'Annam. Présence de nombreux cachets et sceaux impériaux aux encres noires et rouges, dont un très important, celui de Ham-Nghi.
Document saisi par les autorités françaises en 1889.
Textes de proclamation calligraphiés sur soie à l'encre noire en sino-vietnamien encadré par un décor peint représentant des éléments de l'anatomie d'un dragon impérial d'Annam. Présence de nombreux cachets et sceaux impériaux aux encres noires et rouges, dont un très important, celui de Ham-Nghi.
Dimensions à vue :
55x65 cm. Encadré.
Nous
joignons les copies des deux traductions de ce document historique connu depuis
1889.
La première datée du 9 janvier 1890 par le bureau des interprètes de Saïgon, réalisée par des traducteurs vietnamiens et français
pour le compte des autorités coloniales.
La deuxième traduction a été confiée en 1994 à Léon Vandermeersch, sinologue, alors directeur de la Société Française d'Extrême-Orient. Ce document a ensuite été examiné par Nguyên Thê Anh, ancien recteur de l'université de Hué et actuellement directeur d'études émérites de l'Ecole Pratique des Hautres Etudes.
Ce document est daté du 3 juillet 1889, soit près de sept mois après l'arrestation de Ham Nghi (novembre 1888).
La première datée du 9 janvier 1890 par le bureau des interprètes de Saïgon, réalisée par des traducteurs vietnamiens et français
pour le compte des autorités coloniales.
La deuxième traduction a été confiée en 1994 à Léon Vandermeersch, sinologue, alors directeur de la Société Française d'Extrême-Orient. Ce document a ensuite été examiné par Nguyên Thê Anh, ancien recteur de l'université de Hué et actuellement directeur d'études émérites de l'Ecole Pratique des Hautres Etudes.
Ce document est daté du 3 juillet 1889, soit près de sept mois après l'arrestation de Ham Nghi (novembre 1888).
LA TRADUCTION DE JANVIER 1890
"Bien que l'héritage que nous ont transmis nos ancêtres soit une lourde charge, nous [Empereur d'Annam] nous sommes faits un devoir de l'accepter. La paix n'est plus possible dans notre royaume depuis qu'il est tombé au pouvoir de l'ennemi [des Français].
Alors, nous avons invité les hauts dignitaires du Royaume à se réunir dans la salle du Conseil Secret pour y boire ensemble la coupe pleine de sang (Jurer le serment par le sang) et décider, par un serment solennel de détruire le Tonkin et reporter ensuite nos armes sur la Cochinchine. Qui aurait pensé que Tuong [Régent impérial de 1883 à 1884] était un traitre à la Patrie ?
Cet homme avait deux coeurs. C'est ce qui fut la cause que nous avons été obligés de nous refugier au pays de Cam-Lô [dans les montagnes de la province du Quang-Binh]. Dans cette retraite, nous et nos sujets, avons de nouveau juré solennellement de reprendre possession de notre territoire. Nous avons décidé de demander l'appui d'une autre puissance. Jamais nous n'avons regretté d'exposer notre personne; c'est pourquoi il nous a fallu supporter la plus profonde misère, traversant les montagnes et les mers, nous exposant à la mort, pour nous rendre en Allemagne et prier cette nation pour nous prêter son appui.
Nous sommes heureux de vous faire connaître que cette puissance a accepté de nous venir en aide.
Nous venons d'arriver à Canton où nous avons réuni en conseil, les grands et petits dignitaires pour prendre une décision définitive sur les affaires du pays. Nous sommes très satisfaits des résultats obtenus par nos démarches, c'est pourquoi nous adressons la présente proclamation au mandarin du titre Nghiêm-Chanh-Hiêp-Tieu, chargé de la publier en secret et de faire en sorte que nos ennemis n'en prennent connaissance. En voyant la présente proclamation qu'il faudra présenter comme une vengeance nationale. Est-il admissible, en effet, que dans un même endroit, le ciel abrite deux peuples différents ?
Nous sommes persuadés que les gens instruits, les personnes éclairées du royaume, souffrent de l'état de misère sous lequel le pays se trouve actuellement plongé. Aussi les engageons nous à employer toute leur vigueur à la résistance.
Nous avons également décidé d'user de stratagèmes ainsi que fit le royaume de Ngu pour exterminer le royaume de Quâc et par ce moyen faire disparaître les Barbares. C'est ce que nous avons fait en demandant l'appui d'une puissance. Toutefois, de nombreux sujets sont déjà réunis, mais l'argent manque. Où puiseront-ils pour avoir de quoi vivre ? Voilà, ce qui nous plonge dans une grande inquiétude.
Que les sujets de Basse-Cochinchine [Le Sud] qui sont restés fidèles à notre cause, mandarins ou hommes du peuple, viennent en aide à la Patrie, en envoyant ce qu'ils pourront d'argent. Quand tout sera terminé, après la pacification du pays, non seulement nous les rembourserons du double mais encore nous leur décernerons, avec largesse, des titres dans le mandarinat.
Ô vous tous, sachez ! Chefs et dignitaires. Sachez obéir et conformez vous à la présente proclamation !"
Règne de Hàm-Nghin, 5e année, 6e mois et 6e jour. [Suivent les empreintes et les divers sceaux du Roi]. Traduction datée du 9 janvier 1890 par le bureau des interprètes de Saïgon
Le contexte : S.M. l'Empereur d'Annam Hàm Nghi (1871-1944) est le huitième empereur de la dynastie des Nguyen (1884-1885)
Né Nguyen Phúc Ung Lich, l'empereur Hàm Nghi accède au trône en août 1884 jusqu'en juillet 1885, alors que les Français envahissent le Tonkin et mettent l'ensemble du Annam sous leur protectorat. Lorsque les troupes françaises s'emparent de Hué, le très jeune empereur s'enfuit afin de mener une insurrection contre l'occupant. Capturé en novembre 1888, Hàm Nghi est exilé le 12 décembre de la même année. Le souverain déchu passe le reste de sa vie en exil (en Algérie et en France) et épouse le 4 novembre 1904 une Française, Marcelle Laloë, dont il a trois enfants. Il meurt le 14 janvier 1944 à Alger et est enterré au cimetière de Thonac en Dordogne.
Provenance : Ce document saisi par les autorités françaises en 1889 a été offert à un haut fonctionnaire en poste en Indochine dans les années 40.
Resté dans le cercle familial depuis.